Comment survivre à la solitude en optimisant ta production d’hormones

anthony-tran-iRbHr8jpmGw-unsplash

En ce moment de quarantaine/confinement, la solitude est un peu imposée à tout le monde, autant pour ceux qui habitent seuls que les autres.

Ce n’est pas parce qu’on est seul qu’on est socialement isolé. En anglais, il y a d’ailleurs une différence entre les termes “solitude” et “loneliness”. Solitude dans ce cas-là, ca réfère seulement au fait d’être seul physiquement, et loneliness, ca se définit plutôt comme un écart entre tes attentes au niveau de tes relations sociales et ta réalité actuelle. Dans le fond, la loneliness, c’est quand tu te sens mentalement seul. Pis c’est de cette solitude-là que je te parle aujourd’hui.

Dans les faits, quand tu te sens seul, ton corps sécrète (entre autres) du cortisol. Pis le cortisol, c’est l’hormone de stress principale de ton corps. C’est comme ton système d’alarme interne dans le fond.

Tsé l’être humain, c’est un animal social. T’es biologiquement fait pour socialiser. C’est comme normal que ton corps s’énerve quand tu lui fournis pas assez de contacts sociaux.

Dans le fond, pour ton corps, être seul c’est une situation stressante.

Sauf que la c’est un peu tannant parce que t’es pogné chez vous. Pis que ben le range de contacts sociaux que tu peux faire est assez limité.

Pour survivre à la solitude, je te propose donc de voir le problème d’une autre manière. Ce qu’on va faire aujourd’hui, c’est d’optimiser ta production de cortisol, pour moins ressentir les effets négatifs de la solitude.


Étant donné que c’est une hormone de stress, on s’entend que le cortisol a été pas mal étudié. Pis curieusement, pas juste chez les humains. L’effet du cortisol sur la santé a été étudié chez les truites brunes, les chats et les cochons entre autres.

Revenons aux humains. La science a démontré que la musicothérapie réduisait considérablement le niveau de cortisol, notamment chez les hommes qui allaient passer un examen coloscopique. Mais euh bon on peut dire que ça s’applique aussi à n’importe qui d’autre.

Rire (de joie) a aussi un impact positif, tout comme faire de l’art, méditer, lire un bon livre et jardiner.

À noter que si jamais tu hésites entre lire un livre ou aller jardiner, la science te conseille de jardiner. Ça a en effet été prouvé que le niveau de cortisol diminuait considérablement plus chez les gens qui jardinaient que ceux qui lisaient à l’intérieur.

Plus généralement, on peut dire qu’il y a un lien entre les activités qui te font plaisir et la diminution du cortisol.

Faire du sport (même si t’aimes pas ça), ça a aussi un effet positif. Par contre, il faut que ce soit un exercice d’une bonne intensité et d’une durée de plus de 40 minutes. Ça peut être 40 minutes de jogging dans ton quartier, 40 minutes de circuit training à la maison ou 40 minutes de corde à danser. Si tu trippes pas sur le sport intense, tu peux te rabattre sur le yoga ou ben le tai chi, ça fonctionne aussi.

Prendre soin d’un animal est un excellent moyen de réduire son niveau de cortisol. D’ailleurs, ça aurait été prouvé que dans une situation stressante, la présence d’un chien est plus bénéfique que la présence d’un(e) ami(e). C’est pas rien! Bon là par contre, si jamais tu n’as pas déjà un animal de compagnie, penses-y à deux fois avant d’aller t’en acheter un d’urgence. C’est quand même une grosse décision de vie.

Finalement, je te mentirai pas. Le fait de maintenir des saines relations interpersonnelles est aussi un bon moyen de réduire ton cortisol et de directement réduire ta solitude. Laisse toi tenter par la mode des party virtuel sur Zoom ou encore fais comme d’autres terriens et construis-toi une vie sur Animal Crossing : New Horizons. Ça te permet de te réunir avec tes chums, de socialiser avec des inconnus et même de manifester en direct de ton salon si ça t’intéresse.

Si jamais t’es pas en couple – ou que ta tendre moitié n’habite pas avec toi – sache que la majorité de ces recommandations-là te permettront aussi de survivre au célibat. Parle moi d’optimisation toi!

Trève de plaisanteries, si jamais tu te sens vraiment seul(e) et que ça s’en vient un fardeau pour toi, s’il te plaît appelle à l’aide. S’il te plaît. C’est vraiment important.

Écoute-entraîde a une ligne d’appel qui offre du soutien aux personnes aux prises avec de la souffrance émotionnelle : 1 855-EN-LIGNE de 8h à minuit, 7jours/7.

Le centre de prévention du suicide a une ligne d’appel ouverte en tout temps : 1 866-APPELLE.

Crédits photo : Anthony Tran sur Unsplash

Sources:

Berk, L. S., Tan, S. A., Fry, W. F., Napier, B. J., Lee, J. W., Hubbard, R. W., … & Eby, W. C. (1989). Neuroendocrine and stress hormone changes during mirthful laughter. The American journal of the medical sciences298(6), 390-396.

Buford, T. W., & Willoughby, D. S. (2008). Impact of DHEA (S) and cortisol on immune function in aging: a brief review. Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism33(3), 429-433.

Burger, J. M. (1995). Individual differences in preference for solitude. Journal of Research in Personality29(1), 85-108.

Buttle, H. (2015). Measuring a journey without goal: Meditation, spirituality, and physiology. BioMed research international2015.

Campo, R. A., Light, K. C., O’Connor, K., Nakamura, Y., Lipschitz, D., LaStayo, P. C., … & Martins, T. B. (2015). Blood pressure, salivary cortisol, and inflammatory cytokine outcomes in senior female cancer survivors enrolled in a tai chi chih randomized controlled trial. Journal of Cancer Survivorship9(1), 115-125.

de Jong Gierveld, J., Van Tilburg, T., & Dykstra, P. A. (2006). Loneliness and social isolation. Cambridge handbook of personal relationships, 485-500.

Doane, L. D., & Adam, E. K. (2010). Loneliness and cortisol: Momentary, day-to-day, and trait associations. Psychoneuroendocrinology35(3), 430-441.

Gourkow, N., LaVoy, A., Dean, G. A., & Phillips, C. J. (2014). Associations of behaviour with secretory immunoglobulin A and cortisol in domestic cats during their first week in an animal shelter. Applied Animal Behaviour Science150, 55-64.

Ida, M., Ida, I., Wada, N., Sohmiya, M., Tazawa, M., & Shirakura, K. (2013). A clinical study of the efficacy of a single session of individual exercise for depressive patients, assessed by the change in saliva free cortisol level. BioPsychoSocial medicine7(1), 18.

JACKS, D. E., Sowash, J., Anning, J., MCGLOUGHLIN, T., & ANDRES, F. (2002). Effect of exercise at three exercise intensities on salivary cortisol. The Journal of Strength & Conditioning Research16(2), 286-289.

Kaimal, G., Ray, K., & Muniz, J. (2016). Reduction of cortisol levels and participants’ responses following art making. Art therapy33(2), 74-80.

Khalfa, S., Bella, S. D., Roy, M., Peretz, I., & Lupien, S. J. (2003). Effects of relaxing music on salivary cortisol level after psychological stress. ANNALS-NEW YORK ACADEMY OF SCIENCES999, 374-376.

Masi, C. M., Chen, H. Y., Hawkley, L. C., & Cacioppo, J. T. (2011). A meta-analysis of interventions to reduce loneliness. Personality and Social Psychology Review15(3), 219-266.

McGlone, J. J., Salak, J. L., Lumpkin, E. A., Nicholson, R. I., Gibson, M., & Norman, R. L. (1993). Shipping stress and social status effects on pig performance, plasma cortisol, natural killer cell activity, and leukocyte numbers. Journal of Animal Science71(4), 888-896.

Noriya Uedo, M. D., Hideki Ishikawa, M. D., Kanehisa Morimoto, M. D., Ryu Ishihara, M. D., Hiroyuki Narahara, M. D., Ikuko Akedo, M. D., … & Itaru Kaji, M. D. (2004). Reduction in salivary cortisol level by music therapy during colonoscopic examination. Hepato-gastroenterology51, 463-465.

Pauly, T., Lay, J. C., Nater, U. M., Scott, S. B., & Hoppmann, C. A. (2017). How we experience being alone: Age differences in affective and biological correlates of momentary solitude. Gerontology63(1), 55-66.

Pickering, A. D., & Pottinger, T. G. (1985). Cortisol can increase the susceptibility of brown trout, Salmo trutta L., to disease without reducing the white blood cell count. Journal of fish biology27(5), 611-619.

Polheber, J. P., & Matchock, R. L. (2014). The presence of a dog attenuates cortisol and heart rate in the Trier Social Stress Test compared to human friends. Journal of behavioral medicine37(5), 860-867.

Riley, K. E., & Park, C. L. (2015). How does yoga reduce stress? A systematic review of mechanisms of change and guide to future inquiry. Health psychology review9(3), 379-396.

Russell, D., Peplau, L. A., & Cutrona, C. E. (1980). The revised UCLA Loneliness Scale: concurrent and discriminant validity evidence. Journal of personality and social psychology39(3), 472.

Van Den Berg, A. E., & Custers, M. H. (2011). Gardening promotes neuroendocrine and affective restoration from stress. Journal of health psychology16(1), 3-11.

Whitworth, J. A., Mangos, G. J., & Kelly, J. J. (2000). Cushing, cortisol, and cardiovascular disease. Hypertension36(5), 912-916.